BALABOTA

balades et botanique, partage d'informations sur les plantes sauvages,activités de l'association BRIN D' HERBE

1.2.07

LES ROSIERS SAUVAGES


BOTANIQUE

Le genre Rosa a donné son nom à la famille des Rosacées. Famille très riche du monde végétal, elle compte parmi ses membres des arbres précieux. Les principales espèces fruitières en font partie (pommier, poirier, cerisier, pêcher, cognassier, fraisier, etc.…) mais aussi des buissons tels que les ronces et des plantes herbacées telle la reine des prés, l’aigremoine, la pimprenelle, la potentille et plus de 2000 autres espèces.
Les caractéristiques communes aux membres de cette grande famille sont la présence de fleurs terminales solitaires ou en grappe, cymes ou panicule, ces fleurs sont souvent à Cinq parties : 5 sépales, 5 pétales autour d’un réceptacle qui porte de très nombreuses étamines (30 à 40) et un nombre de carpelles tout à fait variable. Les fruits sont extrêmement hétérogènes : capsules, groupe d’akènes (aigremoine, cynorrhodon), drupe (cerises, prunelles) ou pommée (poire, pomme, corme)

Du point de vue du botaniste, il semble admis que l’Eglantier soit Rosa canina, mais de celui de l’ethnologue, les choses ne sont pas si simples… En langage populaire, les espèces du genre Rosa sont souvent confondues sous l’appellation familière d’Eglantier.

Quelques rosiers sauvages autres que Rosa canina présents dans la région :
- Rosa arvensis : Eglantier rampant, Rosier des champs
- Rosa sempervirens : Eglantier des haies, Rosier toujours vert
- Rosa pimpinellifolia : Eglantier de porc, Rosier à feuille de pimprenelle
- Rosa pendulina : Rosier des Alpes, Rose sans épines
- Rosa gallica : Rosier de France,, Rose officinale, Rose de Provins
- Rosa micrantha : Eglantier à odeur de pomme, Rosier à petites fleurs
- Rosa montana : Rosier des montagnes
- Rosa rubiginosa : Eglantier rouge, Rosier rouillé, Rosier à odeur de pomme reinette




ÉTYMOLOGIE

Le mot Eglantier ne signifie rien d’autre que couvert d’épines, chez nous les premiers remparts qui ont protégé les campements étaient des palissades plantées d’espèces épineuses.
Rosa canina veut dire Rose des chiens, canina inspiré du Grec kynos que l’on retrouve dans kynorrhodon qui donnera cynorrhodon.
L’attribution de ces noms associés au chien est due, selon Pline au fait que l’on soignait la rage (transmise par le chien) en faisant boire des potions à base de racines, fleurs, feuilles et galle d’églantier. Au XVIIe siècle toute personne mordue par un chien consommait une omelette de 600gr de racine d’églantier, la même chose soignait les morsures de vipère et de scorpion.



Le cynorrhodon, fruit de la rose sauvage est appelé « gratte-cul » en raison de son usage médicinal comme vermifuge. Cette propriété est due à la présence des célèbres « poils à gratter » contenus dans le fruit, censée provoquer après ingestion de terribles démangeaisons au niveau de l’anus ; En fait, ces démangeaisons seraient plutôt le fait des parasites que l’on tente d’éliminer !


SYMBOLIQUE

Dans le midi de la France,, le mot « galentier »était utilisé. En enlevant la première voyelle on en a fait l’arbuste des galants. Il existe de nombreuses croyances et légendes qui parlent de la valeur sentimentale de la rose sauvage. Les fleurs de galentier offertes à une femme sont la plus belle des preuves d’amour
On trouve aussi « herbe à la vierge » : Rosa Maria : à Lourdes la vierge est apparue à Bernadette au milieu d’un églantier en fleur, une fleur posée sur chacun de ses pieds. Certains auteurs prétendent que l’églantier situé au-dessus de la grotte est en fleur quelle que soit la saison !

INSECTES



Le rosier abrite un grand nombre d’insectes : coléoptères, papillons, pucerons, coccinelles, syrphes, cochenille du rosier, hyménoptères (guêpes, abeilles). Mais un équilibre naturel protège l’églantine, jamais une attaque parasitaire n’a remis en cause la survie d’une rose sauvage, alors que, dans nos jardins, la chose est courante. C’est là un bon argument pour l’introduction d’espèces botaniques rustiques dans nos jardins.
En général le petit peuple qui habite le rosier sauvage réunit l’insecte néfaste au végétal, le chasseur de ce gibier et les parasites du prédateur : superbe exemple de biocénose ! (association équilibrée de plusieurs espèces)

LES GALLES




Une galle est une excroissance végétative provoquée par la présence d’un parasite, celui-ci profitant de la réaction de son hôte pour trouver le vivre et le couvert. Ces parasites sont dans la plupart des cas des insectes ou leurs larves, ils peuvent aussi être des vers.
Les galles sont fréquentes sur les rosiers sauvages.

Comment se forme une galle ? Un insecte adulte pond ses œufs sur la plante hôte. Les œufs sont fixés solidement sur l’épiderme de la plante. Dès lors la plante réagit par la formation de nouvelles cellules. L’œuf arrive à maturité et donne naissance à la larve. Pensant peut-être étouffer le parasite, les tissus végétaux prolifèrent jusqu’à envelopper complètement les larves. En fait le végétal ne pense à rien du tout ! C’est le parasite qui contrôle ! Les larves agissent directement sur les tissus de la plante pour les modifier et les organiser de façon à se mettre à l’abri des prédateurs et assurer leur subsistance ; les larves se nourrissent des jeunes cellules végétales qui tapissent leur cavité protectrice. Pour quitter son nid et poursuivre son développement, la larve devra creuser une galerie à travers la paroi très dure de la galle.

Le Cynipidés du genre diplolepis rosae, de l’ordre des Hyménoptères (guêpes et abeilles) est responsable des principales galles de l’églantier. Il produit les Bédégars ou Barbe de St Pierre qui ont l’aspect d’une chevelure ébouriffée. Cette chevelure est à l’origine de leur nom d’origine persane, Bédégar, qui veut dire littéralement : emporté par le vent. Les Bédégars se dessèchent sur la plante en hiver ; séchés et réduits en miettes, les Bédégars ont été utilisés comme tabac, on leur a aussi attribué des actions médicinales, les considérant comme soporifiques.
Usages et savoirs populaires du Bédégar
Dans les églises italiennes, on se servait parfois de Bédégar comme d’un goupillon.
En France, on mettait de « la mousse d’églantier » dans les langes des bébés qui avaient des coliques.
Si vous trouvez une « pomme d’églantier », elle est soit un porte-bonheur, soit un talisman qui préserve du mal de dents pour les uns ; ou protège des hémorroïdes pour d’autres.




COMMENT BOUTURER UN ROSIER SAUVAGE ?

Le bouturage d’hiver est le plus simple, peut se pratiquer dans les régions ou l’hiver est relativement doux et humide.
Prélevez entre novembre et décembre des tronçons de 20 cm de long sur les extrémités des rameaux de l’année. Préparez un petit silo en pleine terre, dans un lieu qui ne voit pas le soleil, remplissez le silo d’un mélange de terre légère et de sable fin. Disposez les boutures les unes a coté des autres sans qu’elles se touchent (2 à 3cm minimum), en les recouvrant du mélange sable terre légère. Vérifiez régulièrement l’humidité du silo. Repiquez les boutures qui doivent être racinées ,au printemps.

La multiplication peut se faire aussi par semis ou par la division de souches à la bêche entre octobre et janvier.

A planter sur un sol sain et bien drainé, l’églantier se fiche du PH, par contre il aime le soleil et l’espace, la lumière, les coteaux exposés au Sud.

LES CYNORRHODONS




Les cynorrhodons ou gratte-culs, fruits de l’églantier, rouge orangé, souvent lisses et luisants, ovoïdes. Charnus, secs, jamais juteux, intérieur tapissé de poils fins, soyeux et brillants, contenant une trentaine de graines dures, (akènes) jaunâtres, recouvertes de poils irritants sont murs entre octobre et novembre.
Les cynorrhodons les plus riches en vitamine C sont produits par Rosa villosa, les plus charnus par des hybrides obtenus par croisement entre Rosa villosa et Rosa canina. Les analyses ont démontré une richesse supérieure (en vit.C et en HE) des baies d’églantier poussant en moyenne et haute montagne par rapport à ceux poussant à basse altitude.

FARCE

Avec les poils qui entourent les graines du fruit, on fait du poil à gratter ; fourré dans le dos d’une personne, il provoque de vives démangeaisons.



En enlevant les disques calcinaux des cyno, on récupère facilement le poil à gratter

JEUX

Avec des cynorrhodons et un lot d'épines bien boisées et variées, on peut réaliser des animaux de la ferme, un troupeau minuscule de baies d'églantier ou n'importe quel personnage sorti de l'imaginaire des enfants



BIJOUX

L'églantine est pleine de ressources en matière de bijouterie ! Les filles ou les garçons qui souhaitent faire un cadeau peuvent confectionner un collier ou un bracelet avec les aiguillons forts et lignifiés encore verts, les uns piqués dans le" cul des autres.
Les boucles d'oreilles se font avec le gratte-cul non complètement fendu en deux dans le sens de la longueur, comme une pince.
Les colliers se font en enfilant les cynorrhodons sur un fil élastique solide avec une aiguille de matelassier. On peut alterner formes et couleurs différentes, mais aussi d'autres objets, voire quelques perles.
On peut travailler les cynorrhodons dès septembre jusqu'aux gelées.


DEVINETTES

- Gros et rond et plein de mauvaises humeurs, qui suis-je ?
- Petite tête noire, blouse rouge, pierres au ventre, bâton au cul, qui suis-je?
- Les 5 frères Rosa sont nés le même jour ; deux sont imberbes, deux sont barbus, et le cinquième a une demi-barbe ; qui sont-ils ?

Pour connaître la réponse à la troisième question, observez les sépales d'une rose sauvage (églantine)

2 Comments:

  • At 28/5/09 16:30, Anonymous Anonyme said…

    J'habite en Bretagne. J'ai été sur votre site après une sortie botanique où nous avons vu et senti Rosa micrantha. J'ai trouvé vos explications très pédagogiques. Bravo. Les photos me serviront à faire des aquarelles. Nicole.

     
  • At 26/2/10 04:50, Anonymous Anonyme said…

    Merci d'avoir un blog interessant

     

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